La CFDT s’est invitée au Salon du Funéraire de Toulouse !

Le 16 septembre, la CFDT s’est invitée au Salon du Funéraire de Toulouse, le moment pour nous de présenter les difficultés ressenties par les salariés lors de la période covid.

Au-delà des nouveautés habituelles (nouveaux véhicules et matériels, digitalisation à la pelle, parfum d’ambiance pour chambres funéraires, nouvelles gammes d’urnes, services de sous-traitance…) notre attention s’est portée sur 2 axes : la formation et l’atelier « gestion de la crise covid par la profession ».

Nous avons d’abord eu des échanges très constructifs avec les 2 organismes de formation présents sur le Salon, nous avons évoqué ensemble la difficulté de notre secteur à former les salariés. Le constat est simple et correspond à la mentalité de notre pays du « on a toujours fait comme ça », encore plus forte dans le funéraire du fait de son conservatisme historique et de sa fragmentation. Dans certains cas, vue l’absence syndicale dans les TPE, ce sont parfois les organismes de formation qui rappellent « gentiment » à l’ordre l’employeur. La CFDT a rappelé son engagement et son implication dans le nouvel OPCO des Entreprises de Proximité, organisme collecteur pour le financement des formations. 54 branches professionnelles composent cet opérateur de compétences, dont la branche des Services Funéraires.

« Formation : les 2 tiers des TPE-PME sont très en retard dans le respect de leurs obligations. Le constat est sans appel : pas d’entretien professionnel annuel, une grave méconnaissance des classifications, et une absence de vision à long terme sur l’évolution professionnelle des salariés. Chez une très large majorité d’employeurs on déplore soit une ignorance totale de ces dispositifs, soit une volonté manifeste de ne pas les appliquer. »

Nous nous sommes invités dans cet « atelier » où rien de plus n’a été dit de ce que nous savions déjà depuis 3 mois… On notera la chaise vide du 3ème participant…

Notre visite s’est ensuite concentrée sur l’atelier « la gestion de la crise par la profession ». Lors des ateliers et des tables rondes on notera, une fois n’est pas coutume, la présence des seuls dirigeants d’entreprises. Pour parler de la crise covid, pas d’invitation de représentants de l’ARS, pas d’invitation des représentants des établissements de soin, pas d’élu local, le CNOF n’est jamais évoqué et bien entendu pas de représentants des salariés qui ont été en première ligne. Surtout, il ne faut fâcher personne, des fois que le débat amènerait des solutions utiles à tous… Dans un contexte ou une note récente de l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) reprend les travaux de Pascale Trompette et place le funéraire en « périphérie du secteur médical », cette « sélection » des acteurs du funéraire est d’autant plus discutable, même dans un salon professionnel plus modeste que celui de Paris ou de Lyon.

Comme d’habitude, le funéraire tourne en rond dans son bocal. Le monde extérieur n’existe pas et ce sont toujours les mêmes interlocuteurs qui ont la parole… Pas étonnant donc que rien ne change. Les salariés sont les premiers touchés par l’immobilisme conjoint des opérateurs funéraires eux-mêmes et de l’Etat.

Une série de questions déjà largement balayées par la presse ces derniers mois a permis aux 2 invités (dont un qui sous-traite ses opérations logistiques…) de rester à la surface des choses et de reprendre les atermoiements mille fois entendus : « on a été laissés pour compte », « on n’a pas eu d’infos », « on n’avait pas de masques », « on a dû montrer l’exemple pour nos salariés », « les EPI ça coûte cher », « on a quand même fait moins de chiffre »… Evidemment, personne pour décrire dans le détails les conditions de travail des salariés qui étaient constamment sur le terrain. On sent juste qu’il ne faut pas trop gratter sur le thème des protections individuelles, vu qu’à demi-mots on nous parle des « collaborateurs qui se sont dévoués pour faire le travail ». La dernière intervention s’est conclue par un « il faut faire bouger les choses ». Mais derrière cette phrase creuse, aucune proposition concrète. Aucun levier. Car la « profession » est totalement désorganisée et ignore ou refuse d’utiliser les instances de la branche.

Rebondissants sur cette bonne intention de « faire bouger les choses dans le funéraire », nous sommes intervenus pour évoquer la question du relationnel entre employeurs et les institutionnels pendant la crise (préfectures, mairies, ARS). Pas de réponse.

Pas de réponse non plus lorsqu’on évoque très concrètement la notion « d’évaluation des risques professionnels » qui incombe chaque année à l’employeur. Pas de réponse non plus. Pourtant ce serait un premier levier pour « faire bouger les choses »…

Et enfin cerise sur le gâteau, nous ne sommes pas contredits sur le fait qu’à peine 2 tiers des TPE-PME funéraires ignorent la procédure de récupération des 15 masques gratuits par semaine et par salariés. Nous l’avons d’ailleurs appris à la totalité des 15-20 « professionnels » présents sur cet atelier, y compris aux 3 intervenants… Ils crient contre l’Etat mais quand il agit, les dirigeants n’en profitent pas…

Nous n’aurons pas eu le temps d’échanger le lendemain avec le nouveau porte-parole de la CPFM, dont l’adhérent principal est OGF. Mais dans la mesure où ni la CPFM, ni OGF ne sont cités dans les travaux parlementaires de l’OPECST, cela montre bien le désintérêt des ces 2 entités en termes d’évolution du secteur funéraire et rend la discussion avec eux moins pertinente, la CPFM-OGF étant un peu la « bulle dans la bulle ». Nous y reviendrons dans un article plus complet, résumant ces travaux.

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