Négociations de branche 2022 : pourquoi une telle lenteur ?

Négociations de branche 2022 : le point sur le contexte de ces négociations et les propositions CFDT, dans un cycle de négociation bien trop lent.

Après l’imbroglio sur de précédentes négociations marquées par un défaut de loyauté qui avait poussé la CFDT, FO et la CGT à exercer leur droit d’opposition, le feuilleton continue dans un contexte d’inflation et de crise énergétique.

Rappelez-vous, il est question de revoir la grille des salaires minimums en profondeur pour les salariés sous convention collective des pompes funèbres (IDCC 759). Car la grille actuelle des salaires (qui date donc de 2021), fait partie des 143 branches professionnelles (sur les 171) qui ont des minimas en-dessous du SMIC. En effet les premiers niveaux de rémunérations sont mêmes très largement inférieurs, jusqu’à 110€ en dessous du SMIC actuel ! La branche fait donc aujourd’hui figure de très mauvais élève. #lucratif

Mais force est de constater à nouveau que les employeurs jouent la montre. Si les fédérations patronales ont accepté le principe de la négociation des salaires de branche au mois de juin (!), la première réunion prévue le 6 septembre a été reportée car les patrons n’étaient « pas prêts ». Or les deux réunions suivantes n’ont pas permis d’aboutir non plus. La prochaine réunion est prévue le 7 novembre… On appréciera le niveau.

Depuis le mois de juin 2022, pas moins de 4 réunions pour attendre que le patronat soit « prêt » à négocier !

Pourtant, depuis le mois de mai, la CFDT a encore une fois été à l’initiative. Dès la première réunion la CFDT a proposé une version de base de la grille 2022 sur laquelle toutes les organisation syndicales se sont retrouvées. Des propositions réalistes, justes et cohérentes pour renforcer la valeur et l’attractivité de nos métiers :

  • une augmentation significative des salaires à l’embauche pour tous les niveaux
  • une progression des salaires à l’ancienneté mieux répartie et plus valorisante pour éviter l’effet d’écrasement
  • des écarts entre les niveaux « ouvriers » ( niveau 1, 2 et 3) plus significatifs et plus justes

La seule ambition des représentants du patronat funéraire est pour l’instant de simplement faire tutoyer le SMIC à l’embauche pour les catégories ouvriers, avec des écarts entre niveaux particulièrement indigents.

Actuellement, pour rappel :

Un salarié de classification 1.1 doit attendre 15 ans d’ancienneté avant de pouvoir opposer à son employeur une augmentation supérieure au SMIC.

Un salarié en 2.1 doit lui attendre 10 ans pour avoir 17€ brut au-dessus du SMIC.

Un conseiller funéraire formé de classification 4.2 n’est qu’à 102€ brut de plus à l’embauche (1781) qu’un agent funéraire de niveau 1,2 ou 3.

Nous, CFDT, avons l’ambition d’avoir des salaires tout simplement corrects et décents et non pas des salaires planchers !

Les patrons se plaignent de ne pouvoir embaucher mais faute d’être compétitifs il est normal qu’un salarié choisisse la filière qui lui apporte le meilleur salaire. Tant que cette contradiction entre le discours et la réalité ne sera pas résolu, aucun progrès n’est possible.

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